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HONNEUR AU CAPITAINE JOSEPH CANAL

 J’ai l’honneur de m’adresser à vous, en tant que président des Éléphants Noirs, qui sont ici à venir pleurer leur ancien capitaine et leur ami !
 Et c’est toujours avec beaucoup d’émotion que l’on s’incline devant le cercueil d’un frère d’armes.
 Émotion d’autant plus grande que le capitaine Joseph Canal fut mon capitaine à la CPIMa.
 Un véritable chef, un ami, fidèle, enthousiaste, dévoué, pour tous ceux qui ont connu ce grand bonheur de servir à ses côtés.   
 Cet honneur je le partage avec tous les éléphants noirs. Des Frères d’armes de la CPIMa unis par une amitié fidèle et généreuse.
 Chers amis, nous savons que :                                                                                                                                    
 Perdre un être cher, c’est comme pour un arbre perdre une partie de ses racines. Cela vous fragilise et vous rappelle l’importance de celui qui part de votre vie.         
  Nous perdons un frère d'armes, un très valeureux officier parachutiste à la carrière exemplaire.
 Fidèle en amitié, très attaché aux troupes de marine, le général Canal était une figure des parachutistes coloniaux : par son humanité vraie, empreinte de simplicité, de pudeur et de dévouement ; par la droiture de son comportement, tout en loyauté, en discrétion et en fermeté.
 Permettez-moi de citer un extrait du discours du colonel Bouvinet lors de l’intronisation du général Canal comme président d’honneur des Éléphants Noirs. Je le cite :
 Dans le second livre de son histoire, Thucydide avait dressé votre portait en parlant de Périclès :
 « Puisant par sa dignité personnelle et par sa sagesse, et reconnu plus que personne pour incapable de se laisser corrompre par des présents ; il contenait le peuple par son ascendant de son caractère et de son génie : ce n’était pas ses hommes qui le menaient, mais lui qui savait les conduire. Ne devant son autorité qu’a des moyens légitimes, il ne cherchait pas à flatter les passions populaires ; mais il savait conserver sa dignité et les contredire même parfois avec colère ».
  Mon capitaine, aucun Éléphant Noir n’a pu oublier les paroles de votre dernier rapport, celui du 30 août 1971, elles disaient « avant de quitter le plus beau commandement de capitaine de l’armée française, je voudrais à tous exprimer ma gratitude de m’avoir secondé, et ma fierté de vous avoir commandé pendant un an ».
Bien des années ont passé, mais les souvenirs des Éléphants Noirs sont fidèles : Ils vous sont toujours reconnaissants de les avoirs bien commandés et sont fiers de vous avoir obéi. Car le capitaine Joseph Canal a entraîné la CPIMa « dans une guerre sans haine … aidant les populations par tous les moyens dans les moments de répit ». Et par son bilan, il n’a récolté qu’estime et amitié.
 Il restera dans nos mémoires à tous et il restera pour tous les Éléphants Noirs « le Capitaine » cela ne fait aucun doute. Avec lui nous avons tout partagé : la ration, l’eau boueuse des puits, les angoisses des embuscades de nuit, les tourmentes du combat, la souffrance, la douleur et l’amitié.
Nous sommes ses frères d’armes. Mon général, vous avez quitté la prison d’un corps meurtri, vous voilà libéré. Vous voilà libéré du temps, votre corps a accompli son chemin sur la terre.
 Adieux donc mon Capitaine : mais je voudrais encore vous dire, attendez-nous, faites-nous une place près de Saint-Michel.  Veillez sur nous, comme nous prions pour vous.
 St-Exupéry l’a si bien dit :  Le disparu, si l’on vénère sa mémoire, est plus présent et plus puissant que le vivant.
André Piaskowski
 
 
 
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